L’interview de Sergio Marques

Sergio Marques, l’illustrateur de la BD Dans mon coeur vit une étoile a accepté de répondre à quelques questions pour vous raconter cette belle aventure autour du livre.

Comment as-tu découvert le projet?

En fait, j’ai été contacté par l’équipe d’ECLAS, qui m’a parlé de ce projet afin de savoir si j’étais intéressé pour faire une bande dessinée qui parlerait de l’Amyotrophie Spinale de type 1. Je ne connaissais pas cette maladie, et ça m’a paru super intéressant de pouvoir traduire ce sujet difficile, par le langage graphique de la bande dessinée, pour que les enfants et parents puissent en apprendre davantage.

Quelle a été ta réaction à la lecture du projet de ce livre ?

Ça m’a beaucoup plu ! J’ai trouvé l’idée vraiment chouette de créer un personnage (Sam), que l’on accompagne tout au long de la BD dans diverses situations, en le confrontant avec la maladie de sa petite sœur, qu’il a malheureusement perdu. C’est même thérapeutique car ça donne une lueur d’espoir à ceux qui passent par la même situation. Sam est l’incarnation du vrai héros. Pas celui qui a des pouvoirs et qui sait voler, mais le héros de la vie qui doute, qui a peur, mais qui se surpasse et qui va de l’avant.

Qu’est-ce qui t’a séduit ? As-tu hésité avant de te lancer ?

Non, j’ai pas du tout hésité. L’équipe d’ECLAS m’a fait part de quelques images d’enfants touchés par la maladie, ainsi que de vidéos, comme celle où des clowns viennent animer la journée des enfants, par exemple. Et ça m’a beaucoup ému. Je donne beaucoup de valeur au côté humanitaire (je fais partie d’une association de volontariat au Portugal), et quand j’ai compris le travail monstre que développe ECLAS, je voulais vraiment faire partie de cette “aventure”.

Comment s’est déroulée ta collaboration avec ECLAS ?

Très bien ! On a travaillé dans un système de “ping-pong” où on se partageait les dessins, la mise en page, etc. Donc le projet est devenu très solide. C’est un peu un travail de sculpteur : on taille la pierre en brut jusqu’à faire apparaître l’œuvre finale, en limant les arêtes, etc. C’est un travail long, comme toute bande dessinée, mais à la fin je pense que le résultat va valoir le coup ! Et l’important c’est que je me suis amusé et je pense que ça doit être drôle aussi pour les auteures de voir le “texte” se transformer en “image”.

Comment as-tu travaillé sur ce projet ?

Alors pour le coup j’ai reçu un briefing avec l’ensemble de l’équipe du projet, mais ensuite on a travaillé scène par scène, donc je recevais 4 pages à la fois, pour les dessiner. À la fin, on a monté les scènes à la suite et ça a donné l’histoire complète. Du côté technique, je travaille sur ordinateur. Comme je suis un peu nomade et que j’aime beaucoup voyager (j’ai vécu à Paris, Lisbonne, Tokyo, et maintenant Buenos Aires), il fallait que mon atelier tienne dans mon sac à dos 🙂

Alors je travaille sur un ordinateur portable, un Macbook Pro, et sur une tablette graphique de la marque Wacom. Et tout ça, avec des logiciels professionnels d’édition d’image et de mise en page. Toutefois, le côté analogique est toujours présent dans ma façon de travailler même si c’est du numérique. Je commence par des croquis nerveux, assez rapide. Ensuite je redessine par dessus en ajoutant du détail, et ensuite je fais l’encrage final. À la fin je rajoute de la couleur, qui est un procédé assez fastidieux car ça prend pas mal de temps, mais cela donne vie aux dessins. Et pour finir je dessine les bulles et je met le texte des paroles. Ça peut prendre 2-3 jours de travail par page (entre les croquis préliminaires et la page finie avec couleurs et le texte).

Quelles difficultés as-tu rencontrées lors de l’illustration ?

Mon plus grand soucis était l’aspect technique des machines de santé car la médecine est une branche que je ne domine pas vraiment. Mais l’équipe d’ECLAS a été géniale et a eu beaucoup de patience en m’aidant avec des photos pour que je puisse avoir des références et que je puisse m’approcher d’un dessin “technique” plus correct 🙂

Est-ce que le sujet a rendu ce travail particulier pour toi ?

Oui carrément ! C’est la première fois que je fais un travail avec un caractère technique (médecine), qui parle en plus d’une maladie qui touche malheureusement les nouveaux-nés. Donc il y a ce côté de pouvoir aider à apaiser ce sujet avec des images, en illustrant un petit garçon (Sam) qui est passé par la même chose que beaucoup d’autres enfants. J’espère vraiment que la bande dessinée sera un refuge pour ces enfants, qu’ils y trouveront un peu de réconfort additionnel à ceux des parents et des professionnels de santé.

Si tu devais décrire Dans mon cœur vit une étoile en 3 mots ?

Pas facile mais je vais essayer 🙂 1) Touchant2) Puissant – 3) Espérance/Espoir

T’es-tu attaché à un personnage du livre ?

Bien sûr ! À Sam ! Après l’avoir dessiné maintes fois, j’ai fini par m’attacher à ce petit gaillard. Je l’aime beaucoup et c’est un garçon très fort 🙂

Un mot pour ECLAS ?

Merci ! Pour tout. Pour l’invitation, pour l’échange qu’il y a eu tout au long du projet. Je ne peux que souhaiter le meilleur des choses à ECLAS, pour tout ce qu’ils font chaque jour, pour leur disponibilité, pour leur volonté de lutter contre cette maladie et offrir de l’aide aux parents des bébés.

C’est un projet magnifique et très touchant !

Sergio Marques

https://www.facebook.com/sergiomarquesillustration

http://sergiomarquesillustration.com