La recherche sur la SMA poursuit plusieurs objectifs :
- Connaître intégralement la maladie : malgré de nombreux travaux déjà réalisés, l’histoire naturelle de la maladie est encore méconnue notamment les variations individuelles des malades SMA surtout au niveau de l’évolution des difficultés motrices, ainsi que la sélectivité de la destruction des motoneurones…
- Comprendre la fonction exacte de la protéine SMN et les mécanismes en jeu dans la maladie.
- Améliorer la qualité de vie des patients et limiter notamment les complications respiratoires.
- Rechercher et identifier un traitement efficace…
Structures clés en matière de recherche
L’AFM-Téléthon : L’Association Française contre les myopathies a été créée en 1958 par une poignée de parents révoltés contre l’impuissance de la médecine et de la science face aux maladies neuromusculaires qui touchent leurs enfants. C’est une association pionnière en terme d’innovations scientifique, médicale, sociale et technologique. Elle œuvre plus de 60 ans dans la recherche et l’amélioration du quotidien des malades.
Au-delà du soutien apporté à la prise en charge des familles, et afin d’accélérer la mise au point de traitements pour les maladies rares, l’AFM-Téléthon a créé ses propres laboratoires de recherche, seule ou en partenariat avec la recherche publique.
L’AFM-Téléthon est également une association de malades en capacité de produire ses propres médicaments à travers son laboratoire Généthon Bioprod, qui a reçu le statut d’établissement pharmaceutique en 2013. En savoir plus
Généthon : créé par l’AFM en 1990, il rassemble aujourd’hui 290 collaborateurs. Il est l’un des leaders mondiaux de la thérapie génique des maladies rares, de la recherche au développement clinique, jusqu’à la production de médicaments. Généthon développe des thérapies pour les maladies rares, notamment les maladies neuromusculaires. En savoir plus
L’institut de Myologie : créé en 1996 sous l’impulsion de l’AFM, l’Institut de Myologie est situé à Paris au cœur de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Avec ses 250 collaborateurs, l’institut de Myologie est un centre d’expertise international pour la recherche, les soins et l’enseignement sur le muscle et ses maladies. En savoir plus
L’institut Imagine : créé en 2007, c’est un lieu unique de recherche et de soins situé dans les locaux de l’Hôpital Necker à Paris et dont l’objectif est de mieux comprendre les maladies pour mieux les soigner. 4 missions : soutenir et valoriser la recherche au service des patients, diagnostiquer et soigner les malades, développer la formation et valoriser les découvertes. En savoir plus essais/i-motion/
I-Motion : ouverte en 2015, c’est la première plateforme d’essais cliniques pédiatriques dédiée aux maladies neuromusculaires. Elle a été créée par l’AFM-téléthon, l’AP-HP, l’Institut de Myologie et l’Université Pierre et Marie Curie. Située à l’Hôpital Trousseau, à Paris, I-Motion compte une consultation neuromusculaire et un laboratoire de recherche clinique qui mène les essais cliniques. Plus d’information
De nouveaux traitements
Trois traitements sont aujourd’hui susceptibles d’être administrés, au cas par cas, et selon un ensemble de critères, aux bébés touchés par l’amyotrophie spinale de type 1. Les recherches continuent aussi de se poursuivre parallèlement…
Lorsque le diagnostic d’amyotrophie spinale de type 1 est posé, le neuropédiatre qui s’occupe de l’enfant transmet le dossier à une réunion de concertation pluridisciplinaire. Cette dernière avec le neuropédiatre de l’enfant va étudier et évaluer l’état du patient afin de décider de manière collégiale quel traitement va être proposé à la famille. Au regard de l’état clinique de l’enfant, les spécialistes consultés lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire peuvent décider de ne pas proposer de traitement.

Le SPINRAZA (Nusinersen) : les patients peuvent en bénéficier gratuitement. Une autorisation de mise sur le marché (AMM) a été délivrée le 23 décembre 2016 aux USA. La France l’a obtenue le 1er juin 2017. Il est remboursé à 100% par l’assurance maladie.
Premier traitement autorisé dans la SMA, le nusinersen est un oligonucléotide antisens développé dans le but d’augmenter la production de protéine SMN fonctionnelle en agissant sur l’épissage du gène SMN2. Comme les oligonucléotides antisens ne traversent pas la barrière entre la circulation sanguine et le système nerveux central, le nusinersen est injecté directement dans le liquide céphalo-rachidien par voie intrathécale (comme une ponction lombaire). Il permet une réexpression dans les motoneurones de la protéine SMN, manquante dans la SMA, avec un bénéfice clinique réel mais de niveau variable selon le type de SMA et l’âge de début du traitement.

Le ZOLGENSMA : il s’agit d’un traitement de thérapie génique qui doit permettre la production de la protéine SMN. Ce traitement a reçu une autorisation de mise sur le marché le 24 mai 2019 pour les Etats-Unis. Il fait l’objet d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) en France depuis le 25 juillet 2019 et est en attente d’une AMM en Europe.
Lorsque la réunion de concertation pluridisciplinaire a pris une décision, le dossier d’ATU est transmis à l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament). Celle-ci donne son accord ou pas. En cas d’accord elle demande au laboratoire de mettre le traitement à disposition.
La thérapie génique consiste à apporter dans les cellules, au sein des motoneurones malades un gène « médicament » grâce à un transporteur (vecteur). Cette méthode est récente car les motoneurones ne sont que depuis peu devenus accessibles à la thérapie génétique. L’idée de cette thérapie est de pallier le déficit en protéine SMN. Dans ce domaine, plusieurs essais thérapeutiques sont en cours.
Une prise de sang est réalisée au préalable afin de vérifier que le bébé n’a pas les anticorps du virus vecteur contenu dans le traitement. Un suivi très rigoureux est également mis en place après l’injection car ce traitement, très prometteur (en particulier quand il est administré précocement), peut causer des réactions inflammatoires importantes (suivi hépatique, rénal…)

Le RIDISPLAM (Evrysdi) est une petite molécule qui, tout comme le Spinraza, agit sur le gène SMN2 pour permettre de fabriquer la protéine SMN manquante dans la SMA. Il module la maturation de l’ARN messager (modification spécifique de l’épissage) de SMN2 pour réintégrer l’exon 7 manquant. La réintégration de cet exon 7 permet la synthèse d’une protéine SMN entière et fonctionnelle. Ce traitement peut être administré à domicile puisqu’il prend la forme d’un sirop à prendre quotidiennement.
Depuis début avril 2021, le Risdiplam peut être prescrit pour l’amyotrophie spinale de types I, II et III en France dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte. Un protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil d’information accompagne cette ATU et précise qu’en attendant sa commercialisation en France, il pourra être utilisé quand les traitements ayant une autorisation de mise sur le marché (comme le Nusinersen) ne sont pas efficaces, pas tolérés ou ne peuvent pas être administrés. Un avis positif issu d’une analyse collective faite au cas par cas par la réunion de concertation pluridisciplinaire est nécessaire.
Découvrez des témoignages de parents concernés par ces traitements ICI.
Qu’il puisse ou non suivre l’un de ces traitements, le bébé porteur d’une ASI1 doit être pris en charge pour bénéficier d’une bonne qualité de vie.
Repères historiques
- 1891 : Premières descriptions de l’amyotrophie spinale de type 1 par G. Werdnig, pédiatre autrichien et J. Hoffmann, neurologue allemand.
- 1945 : Eric Kugelberg et Lisa Welander, deux médecins suédois, décrivent les formes moins sévères des SMA type 2 et type 3.
- 1988 : « Plaidoyer SMA par des familles », rédaction d’un appel à la recherche et à la prise en charge de la SMA.
- 1990 : Localisation sur le chromosome 5, de l’anomalie génétique causant la SMA.
- 1991 : Premier diagnostic prénatal dans la SMA.
- 1995 : Judith Melki et son équipe de l’Hôpital Necker ont identifié le gène SMN.
- 1997 : Caractérisation de la protéine SMN, notamment par G.Dreyfuss (USA) et premiers travaux sur sa fonction.
- 2000 : 1er test génétique pour porteur et apparenté.
- 2002 : Premiers essais issus de la connaissance des gènes pour la SMA.
- 2003 : Colloque SMA, à Evry, organisé par l’AFM-Téléthon.
- 2005 : Début des travaux en thérapie génique SMA.
- 2006 : Création de SMA-Europe qui réunit 7 associations (Allemagne, France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) pour coordonner et regrouper les efforts de recherche et les moyens pour les mettre en œuvre.
- 2008 : 1er appel à projet annuel du SMA Europe.
- 2015 : début de l’essai Ionis-Biogen ENDEAR en France (essai clinique international de phase III) et ouverture de I-Motion
- 2016 : premiers résultats concluants de l’essai ENDEAR et approbation de la mise sur le marché de Spinraza TM (Nusinersen).
- 2017 : mise sur le marché de Spinraza en France
- 2019 : ATU (autorisation temporaire d’utilisation) en France pour le 1er traitement de thérapie génique : le zolgensma.
- 2021 : ATU en France pour le Ridisplam
Pour en savoir plus sur la recherche liée à l’amyotrophie spinale :
- http://www.myobase.org/
- https://www.curesma.org/ rubrique « research »
- Le site de l‘AFM-Téléthon
- SMA Europe (en anglais)
- Institut de myologie : actualités et essais thérapeutiques
- https://www.institut-myologie.org/essais/essais-en-cours/
- https://www.ansm.sante.fr/Les-differentes-procédures des essais cliniques